Le phénomène de femmes battues constitue une plaie ouverte et touche différentes couches sociales. Les chiffres sont alarmants et devraient interpeller chacun de nous. Ils le sont d’autant plus si on considère qu’une bonne partie des victimes préfèrent se taire et endurer le calvaire que de subir de nouvelles représailles. La situation est dramatique quand on sait que la liste des violences faites aux femmes comporte d’autres types comme le viol, le harcèlement, etc.

La Délégation aux Victimes (Ministère de l’Intérieur) avait mené une enquête en 2016 sur les morts violentes au sein du couple. L'étude réalisée en France indique que les premières victimes sont les femmes, avec 123 morts durant l’année 2015.

Comment aider une femme battue ?

Certaines femmes battues développent le syndrome de la femme battue, syndrome reconnu déjà au Canada depuis 1990.

Selon Maître Tomasini et Maître Bonaggiunta, qui intervenaient lors de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, une femme battue depuis un certain temps serait dans l’impossibilité psychologique de fuir son agresseur et se sentirait impuissante à ce traumatisme.

Une femme battue repérée aura surtout besoin de :

  • Une intervention rapide pour la délivrer de son calvaire afin d’éviter le pire : généralement, ceux qui interviennent sont des membres de sa famille, des proches ou des amis. Si la femme battue hésite à en parler, il faudra le remarquer afin de lui venir en aide.
  • Un soutien psychologique : une femme battue vivra dans la peur et l’appréhension. Sa situation psychologique pourrait se détériorer rapidement. Un accompagnement psychologique l’aidera par contre à surmonter ces difficultés.
  • Un accompagnement dans sa quête d’un hébergement : il est évident qu’une femme battue ne pourra pas rester sous le même toit que son compagnon qui la bat.
  • Une aide financière et juridique : c’est d’autant plus important pour celles qui étaient femmes au foyer et qui dépendaient financièrement de leurs compagnons.

Comment fuir la violence et arriver à s’en sortir ?

Voici quelques conseils utiles pour préparer un départ planifié. Il faut que la victime sache qu’il sera impossible de contrôler son agresseur et qu’elle ne pourra mettre fin à la violence. Elle doit par contre savoir se mettre en sécurité avant de faire le premier pas :

  • Décider et planifier sa destination si elle doit quitter son domicile. Cela devrait être un endroit sûr à partir duquel elle pourra appeler pour obtenir de l'aide.
  • Déterminer ceux qui pourraient la laisser rester avec eux ou lui prêter de l’argent.
  • Ouvrir un compte d'épargne en son propre nom pour commencer à établir ou à augmenter son indépendance.
  • Conserver le numéro de la ligne de crise ou, mieux encore, le mémoriser. Garder de la monnaie ou une carte d'appel en tout temps pour les appels téléphoniques d'urgence.
  • Utiliser un mot de code ou un signal avec sa famille ou ses amis quand elle a besoin d'appeler la police.
  • Passer en revue le plan de sécurité aussi souvent que possible afin de déterminer le moyen le plus sûr de quitter son agresseur.

Afin d’éviter la récurrence de ce drame, il faudra informer les gens sur ce que prévoit la loi pour ce type de violence. Il faut aussi essayer de sensibiliser la société quant à venir en aide à ces victimes et intervenir du mieux tout en étant protégé par la loi.

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